Généralement, l'islam recommande au musulman de rédiger son testament en vue de léguer ses biens, mais aussi de donner ses derniers conseils à ses héritiers, ou leur dire ses besoins personnels. Donc dans l’approche islamique, en soi le testament n'est pas obligatoire, mais lorsque l'on sent sa mort prochaine (on est atteint d'une maladie et il ne reste que peu de temps à vivre) dans ce cas de figure écrire son testament ou dire ses dernières volontés devient obligatoire.
Dans le cadre du testament de l’Imam Ali (as), nous avions dit qu’il était divisé en deux parties dont la première qui comporte six phrases était adressée à l'Imam Hassan (as) et à l'Imam Hussein (as). Dans cet article, nous voulons expliquer quels ont été les dernières volontés de l’Imam et ses derniers conseils à ses enfants. En effet, dans la deuxième phrase de son testament Imam dit :
« Ne regrettez rien de ce que vous aurait perdu de ce monde.» [1]
Dans cette phrase, imam Ali (as) nous enseigne de ne pas regretter si un malheur nous arrive dans ce monde ou s’il nous arrive à perdre une chose, car ce monde est éphémère et tout ce que nous pouvons amasser dans ce monde appartient en réalité à Dieu, même les enfants que nous avons sont un dépôt de Dieu dont nous avons la garde.
Imaginer quelqu’un laisse un bien auprès de vous pour que vous gardiez pour lui, seriez-vous contrarié s'il revenait pour récupérer son bien? Au contraire, vous serez heureux si vous êtes honnête. Parce que vous n'avez plus la responsabilité que vous aviez autrefois. Par exemple, celui qui travaille à la banque sait pertinemment que l’argent que sa banque gère appartient au client. Ainsi, si un client décédait un jour de retirer quelques milliers de dollars de son compte, le banquier ne sera pas affligé, car il sait que l’argent appartient au client et il a droit de prendre ce qui lui revient de droit.
À cet égard, Dieu dit dans le Saint Coran : « Nul malheur [ou, accident] n’advient sur terre ou en vous-mêmes qui ne soit [causé par vous et consigné] dans un "livre", avant que Nous ne le produisions. C’est facile pour DIEU. Il en est ainsi afin que vous ne vous tourmentiez pas au sujet de ce qui vous a échappé ni n’exultiez pour ce qu’Il vous a donné. Et Allah n’aime point tout présomptueux plein de gloriole. » [2]
Ainsi, un véritable croyant est celui qui est conscient que tout ce qu’il possède, les biens, les enfants ainsi que la fonction qu’il occupe à son travail, sont tous des dépôts de Dieu entre ses mains jusqu'au jour où leur propriétaire viendra les réclamer. Il a la responsabilité de le préserver et aussi de les utiliser correctement et à bon escient. Mais si on perdait cela un jour, ne regrettons rien, car le propriétaire de son bien a récupéré ce qui lui revenait de droit. Imam Sadiq (as) dit à cet égard: « un vrai croyant a trois caractéristiques; il ne considère pas ce que Dieu lui a donné comme sa propriété, car les serviteurs ne sont pas les propriétaires, mais ils voient tout ce qu’il possède comme appartenant à Dieu, et ils la dépensent partout où Dieu l'ordonne.» [3]
Alors ne regrettons rien de ce qu’on aurait perdu de ce monde, rien de ce monde n’est éternelle et remercions Dieu pour ses bienfaits.
Notes :
1] Nahj Al-Balagha, lettre 47 : وَلاَ تَأْسَفَا عَلَى شَيْءٍ مِنْهَا زُوِيَ عَنْكُمَا،
2]Coran (57 : 22-23) : مٰا أَصٰابَ مِنْ مُصِيبَةٍ فِي اَلْأَرْضِ وَ لاٰ فِي أَنْفُسِكُمْ إِلاّٰ فِي كِتٰابٍ مِنْ قَبْلِ أَنْ نَبْرَأَهٰا إِنَّ ذٰلِكَ عَلَى اَللّٰهِ يَسِيرٌ لِكَيْلاٰ تَأْسَوْا عَلىٰ مٰا فٰاتَكُمْ وَ لاٰ تَفْرَحُوا بِمٰا آتٰاكُمْ وَ اَللّٰهُ لاٰ يُحِبُّ كُلَّ مُخْتٰالٍ فَخُورٍ
3] Ali ben hassan Tabarsi, Michkat Anwar, p.327: الإمامُ الصّادقُ عليه السلام ـ لَمّا سُئلَ عَن حَقيقَةِ العُبوديَّةِ ـ : ثَلاثةُ أشياءَ : أن لا يَرَى العَبدُ لِنَفسِهِ فيما خَوَّلَهُ اللّه ُ إلَيهِ مُلكا؛ لِأنَّ العَبيدَ لا يَكونُ لَهُم مُلكٌ، يَرَونَ المالَ مالَ اللّه ِ يَضَعونَهُ حَيثُ أمَرَهُمُ اللّه ُ تَعالى بهِ،