Selon la majorité des oulémas, une femme enceinte des suites de la fornication peut se marier avec celui qui l’a mis enceinte (le fornicateur) ou avec toute autre personne de son choix sans attendre son accouchement ou l’arrêt de sa grossesse.
Que dit l'Islam concernant le mariage d’une femme qui est enceinte après avoir commis la fornication?
Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète et sa sainte famille
L’islam considère le mariage comme le seul lien légal permettant à l’homme et à la femme de jouir de leur sexualité. Ainsi, toute relation sexuelle entre un homme et une femme en dehors du cadre légal (le mariage) est contraire à la loi islamique et prohibée. Donc, en islam pour qu'une relation intime entre un homme et une femme soit licite, il faille au préalable que le sermon de mariage soit prononcé, dans le cas contraire leur relation est illicite et prohibée.
En effet, la fornication est un péché majeur, contre lequel Allah, exalté soit-Il, nous met en garde en disant: « Et n’approchez point la fornication. En vérité, c’est une turpitude et quel mauvais chemin !» [1] ainsi, quiconque aurait commis la fornication doit se repentir auprès de son Seigneur, car il a commis une turpitude et a suivi un mauvais chemin. Bien que le repentir ne soit pas mentionné comme une condition sine qua non pour le mariage d’une femme qui est enceinte des suites de la fornication, mais on peut la considérer comme une condition sous-jacente et implicite.
Eu égard à cela, la majorité des oulémas estiment qu’il est permis d’épouser une femme tombée enceinte des suites d’une fornication, car la semence (sperme) illégitime n’est pas considérée comme sacrée et ne prouve pas l’affiliation de l’enfant. [2] ainsi, une femme enceinte des suites d’une fornication peut être épousée par celui qui l’a mis enceinte (le fornicateur) ou par une autre personne de son choix. [3]
En effet, les oulémas qui ont donné cet avis se sont basés sur un bon nombre des hadiths rapportés du Saint Prophète (pslf), notamment celui dans lequel le Noble Prophète (pslf) a dit : « L’enfant doit être attribué à la couche conjugale et le fornicateur n’a aucun droit sur lui.»[4]
Il sied de signaler que ce hadith a établi le principe de la présomption de paternité qui est aussi reconnu dans le droit positif français.
En revanche, certains érudits estiment que même s'il est permis à une femme enceinte des suites de la fornication d’épouser celui qui l’a mis enceinte (le fornicateur), mais la précaution lui interdise d’avoir les rapports sexuels avec elle avant l’accouchement. [5]
Par conséquent, l’union islamique célébrée en ayant connaissance que la femme est enceinte des suites de la fornication est valide et licite.
Notes :
1] Coran (17 :32) : وَ لاٰ تَقْرَبُوا اَلزِّنىٰ إِنَّهُ كٰانَ فٰاحِشَةً وَ سٰاءَ سَبِيلاً
2] Islamquest.net; c’est avis est soutenu par la majorité de jurisconsultes comtemporains, notamment les grands Ayatollahs, Sistani, Khamenei, Makarem, etc.
3] Ayatollah Makarem, makarem.ir.
4] Al-Kafi, Vol.5, p.492 : رَسُولِ اللَّهِ ص الْوَلَدُ لِلْفِرَاشِ وَ لِلْعَاهِرِ الْحَجَرُ
5] Grand Ayatollah Shobeiri Zanjani.