Les facteurs de la déviation de la Oumma après Ghadir Khom

L’événementa eu lieu dans la 10ème année de l’Hégire. En effet, après avoir effectué le Hajj d'adieu, le 18ème jour de Dhu Hajj, le Saint Prophète (plsf) ordonna à la caravane de s'arrêter à un endroit appelé Ghadir Khom, et après avoir prononcé un long sermon, il dit :

Quiconque dont je suis son maître, Ali est aussi son maître. [1]

Tout comme il n'y a aucun doute quant à l’occurrence de cet événement important, il n’y a aussi aucun doute quant au sens du mot «  mawla ». Car eu égard à la fluidité du discours du Noble Prophète de l’islam (pslf) et aux indices qu’il a semés tout au long de son sermon, il est très clair que le mot mawla signifie maître et successeur. Et on ne croit pas que malgré toutes les preuves évidentes et non ambiguës qui se trouvent dans ce sermon, aucun chercheur impartial n'aura le moindre doute à ce sujet.  

Donc ici la question fondamentale est posée, pourquoi les gens ont-ils tout oublié après la mort du Prophète de l'Islam, alors que seulement deux mois et quelques jours s'étaient écoulés depuis l'événement de Ghadir Khom ?

C'est une question très importante et fondamentale qui nécessite une réponse documentée et convaincante, et on ne peut y répondre uniquement avec des slogans.

Afin de donner une réponse entièrement documentée à cette question, il est nécessaire de jeter un coup d'œil rapide sur certains des événements qui ont lieu après l'événement de Ghadir Khom.

Les facteurs de la déviation de la Oumma après Ghadir Khom

En effet, l’événement de Ghadir Khom avait clairement défini le devoir des musulmans et de la société islamique après le Messager d’Allah (pslf); ceux qui obéissaient aux commandements de Dieu et de Son Messager ont suivi ce verset « Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son Messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir», [2]  et ont accepté de tout cœur la volonté d’Allah et de Son Messager. Quant à ceux qui étaient intérieurement opposés à cela, mais n'avaient pas le pouvoir de s'opposer au Messager et de se rebeller à ce moment-là, « Et quiconque désobéit à Allah et à Son Messager, s’est égaré certes, d’un égarement évident.» [3], ils ont en apparence tous accepté cela et ont félicité Imam Ali pour sa désignation (as).

Mais ceux qui étaient contre la succession d'Ali (as) et souhaitaient prendre le pouvoir, bien qu'ils aient accepté en apparence la volonté d’Allah, mais à l'intérieur, ils étaient très contrariés et ils militaient en secret afin d'éliminer Ali (as) et de prendre eux-mêmes les rênes des affaires. Il existe de nombreuses preuves qui l'indiquent, et voici quelques exemples :

L'un des exemples clairs est un hadith qui a été cité par la plupart des livres historiques et des hadiths chiites et sunnites, que le Prophète (pslf) a dit à la fin de sa vie: "Les séditions se succèderont comme des fragments d'une nuit noire." [4] 

Ces paroles du Saint Prophète (pslf) indiquent clairement les activités clandestines de certaines personnes notamment les Omeyyades [5] et certains Muhajirines,  pour dévier la société islamique de son chemin originel.

Notes :

1] Al-Qadi al-Nu'man, Sharh Al-Akhbar, Vol.2, p.255 : قَالَ رَسُولُ اَللَّهِ صَلَّى اَللَّهُ عَلَيْهِ وَ آلِهِ: مَنْ كُنْتُ مَوْلاَهُ فَعَلِيٌّ مَوْلاَهُ

2] Coran (33 : 36) : وَ مٰا كٰانَ لِمُؤْمِنٍ وَ لاٰ مُؤْمِنَةٍ إِذٰا قَضَى اَللّٰهُ وَ رَسُولُهُ أَمْراً أَنْ يَكُونَ لَهُمُ اَلْخِيَرَةُ مِنْ أَمْرِهِمْ

3] Idem, وَ مَنْ يَعْصِ اَللّٰهَ وَ رَسُولَهُ فَقَدْ ضَلَّ ضَلاٰلاً مُبِيناً

4] Abou al-Fath al-Karajki, Kanz Al-fawayid, Vol.1, p.145: وَ قَوْلُهُ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَ آلِهِ: فِي مَرَضِهِ اَلَّذِي تُوُفِّيَ فِيهِ أَقْبَلَتِ اَلْفِتَنُ كَقِطَعِ اَللَّيْلِ اَلْمُظْلِمِ يَتْبَعُ آخِرُهَا أَوَّلَهَا اَلْآخِرَةُ شَرٌّ مِنَ اَلْأُولَى.

5] Abu Ḥanifa Al-Dinawari dans son livre « Al-Imamat wa  Al-Siyasat, p. 28 dit : « Alors que certaines personnes avaient prêté allégeance à Abu Bakr à Saqifa, les Omeyyades s'étaient rassemblés autour d'Uthman bin Affan et avaient convenu de son califat. »