Le chien est-il considéré comme un animal impur par toutes les écoles juridiques de l’islam?
L’islam enseigne le respect de toutes les créatures d’Allah et condamne toute maltraitance envers les animaux. En effet, la tradition musulmane considère que toutes les matières sont pures à l’exception de celles mentionnées comme impure par les textes fondateurs ou des avis juridiques reconnus. Ainsi, toutes les écoles juridiques de l’islam à l’exception des malikites considèrent le chien comme un animal impur.
Avant d’aborder la question de l’impureté ou de la pureté du chien, il est capital de rappeler qu’il existe cinq écoles juridiques au sein de l’islam, notamment quatre écoles sunnites (le malékisme, Chafiisme, Hanbalisme et Hanafisme) et l’école chiite (Imamisme).
Il est aussi nécessaire de rappeler l’un des principes fondamentaux acceptés par toutes les écoles juridiques qui stipulent que les dispositions de la loi reposent généralement sur les bienfaits ou les méfaits réels de choses. Sans les bienfaits et les méfaits, il ne peut y avoir ni permission, ni interdiction, ni décret d’impureté ou de pureté. Donc si Allah déclare une chose comme pure ou licite, nous devons en déduire qu’il y a un bienfait réel dans cette chose, et qu’il est nécessaire d’exécuter cet ordre même si nous ne connaissons pas l’intérêt qui s’y trouve. De même, si Dieu interdit quelque chose ou déclare quelque chose impur, nous comprenons que les méfaits et les préjudices qui s’y trouvent demandent qu’on s’en éloigne. Même si nous ne sommes pas au courant des méfaits réels qui s’y trouvent.
La question de l’impureté ou de la pureté du chien n’est pas évoquée dans le Coran, mais cela ne veut pas dire que toutes les dispositions pratiques de l’islam figurent dans le Coran. Car le Coran est comme la constitution d’un pays qui définit les droits fondamentaux, fixe l’organisation des pouvoirs publics alors que la loi ordinaire porte sur les règles de droit dans les domaines précis; ainsi le Coran se contente généralement d’une présentation brève de certaines dispositions de lois pratiques laissant le soin au Prophète (pslf) et aux imams immaculés de les compléter et d’apporter des détails aux musulmans. En guise d’exemple, lorsque nous prenons le cas de la prière nous constatons qu’elle contient beaucoup de dispositions pratiques qui ne figurent pas directement dans le Coran.
En ce qui concerne l’impureté ou la pureté du chien, toutes les écoles juridiques de l’islam à l’exception des malikites considèrent le chien comme un animal impur. Contrairement à toutes les autres écoles qui s’appuient sur les hadiths pour justifier le caractère de l’impureté rituelle du chien, les malikites prétendent qu'à l’instar de tous les autres animaux vivants, le chien, son museau, sa bave, ses poils, etc. sont purs, mais s’il a bu dans un vase, celui-ci doit être lavé sept fois. [1]
Quant aux chiites, en se basant sur les hadiths dignes de confiance, notamment celui rapporté de l’Imam Sadiq (a) répondant à une question sur le chien, il dit: «Il est sale et impur. Tu ne dois pas te servir de l’eau dont il a bu pour faire les ablutions; il faut la verser. [Pour le récipient], il faut d’abord le frotter avec la terre puis le laver avec de l’eau.» [2] les chiites considèrent le chien comme une impureté originelle. Ainsi, son museau sa bave, ses poils, etc. sont impurs. Pour plus d’information, sur le point de vue chiite à ce sujet lisez cet article. [3]
Quoi qu’il en soit, toutes ces écoles considèrent qu’il n’est pas interdit d’élever un chien pour la garde ou la chasse, cependant il est déconseillé de garder le chien dans la maison où l'on prie ou l'on habite, car selon un hadith il est interdit de prier dans la maison où le chien est gardé parce que les anges n'entrent pas dans une telle maison.
Notes:
1] Zarkani, Mokhtassar Khalil, Vol.1, p.24.
2] Horr Amoli, Al-Wasa’il, Vol.3, p.415: سَأَلَ أَبَا عَبْدِ اللَّهِ ع عَنِ الْكَلْبِ فَقَالَ رِجْسٌ نِجْسٌ لَا يُتَوَضَّأْ بِفَضْلِهِ وَ اصْبُبْ ذَلِكَ الْمَاءَ وَ اغْسِلْهُ بِالتُّرَابِ أَوَّلَ مَرَّةٍ ثُمَّ بِالْمَاءِ